
Protection des animaux:
chevaux, ânes et mules
Protection des chevaux et des poneys
Les chevaux sont des animaux grégaires qui, en liberté, parcourent de vastes étendues et passent beaucoup de temps à manger. Dans les troupeaux de tous âges, les jeunes chevaux apprennent des animaux plus âgés et interagissent avec tous les membres du groupe, entre autres par le biais de jeux et de soins corporels mutuels. Le comportement typique de l’espèce doit être aussi garanti pour les chevaux «en captivité».
Les chevaux sont des animaux de fuite, un paramètre dont il faut tenir compte dans notre relation avec eux. Ils ont une très grande capacité d’apprentissage et sont sensibles. Une récompense positive au bon moment permet d’obtenir des succès dans l’apprentissage plus rapidement et de façon plus durable qu’en les corrigeant pour un comportement indésirable. Du point de vue de la protection des animaux, la correction négative est inacceptable.

Relation des chevaux
La détention et la nourriture conformes à l’espèce sont essentielles au bien-être des chevaux, tout comme l’est une relation en douceur entre l’humain et l’animal. Les chevaux n‘expriment pas la douleur comme nous autres humains. Ils souffrent souvent en silence. Quelques-uns d’entre eux manifestent leur souffrance par un langage corporel, d’autres se laissent malmener («learned helplessness»). Certains harnachements et moyens auxiliaires d’équitation peuvent être hautement problématiques pour le bien-être du cheval, comme l’utilisation inappropriée de fouets, d’éperons ou de cravaches. Il faut examiner d’un œil critique les mors sévères.
Pour promouvoir une manipulation en douceur des chevaux, la PSA a créé il y a quelques années le prix «Happy Horse». La PSA se rend dans des compétitions équestres et consigne des observations relatives à la protection des animaux auxquelles elle confronte les associations compétentes. La PSA réagit aussi aux signalements de particuliers avec son service spécialisé Plaintes et Contrôles.
Chevaux et protection des animaux
«Happy Horse» – Une bonne équitation
L’évaluation du travail préparatoire et d’échauffement des chevaux sur le paddock d’entraînement est basée sur l’idée de promouvoir une approche respectueuse des chevaux en récompensant les bons exemples.
La PSA souhaite : une symbiose entre le cheval et son cavalier, bien loin de la douleur et des méthodes d’équitation non respectueuses du cheval. Malheureusement, ces dernières sont encore bien présentes aujourd’hui et de nombreuses infractions restent toujours impunies — bien que l’intervention en cas de délit soit une obligation légale.
D’un autre côté, il faut aussi récompenser l’équitation respectueuse des chevaux, raison pour laquelle la PSA a créé en 2019 le prix «Happy Horse». En effet, de nombreux sportifs s’efforcent honnêtement de traiter en permanence leur cheval avec respect, même en compétition. La Protection Suisse des Animaux PSA souhaite reconnaître publiquement un tel comportement, distinguer les bons exemples et inciter d’autres cavaliers à faire preuve d’un traitement éthique de leur partenaire équin lorsqu’ils pratiquent leur sport. La PSA récompense donc les échauffements exemplaires sur les paddocks d’entraînement des compétitions en décernant un prix «Happy Horse». Sont évalués entre autres : la manipulation respectueuse du cheval, sa réaction aux actions du cavalier ou du meneur, ainsi que l’harnachement utilisé.
La PSA bénéficie pour cette action du soutien idéal et pratique de la Fédération Suisse des Sports Équestres FSSE, du Centre équestre national CEN de Berne, de l’Association Cheval et de la Fédération de cavalerie et de sports équestres de Suisse centrale .

Rapports sur les sports équestres

Quel poids peut-on mettre sur un cheval?
L’équitation est officiellement désignée comme sport, pourtant si nous sommes tout à fait honnêtes, c’est principalementle cheval qui fournit le travail physique. En tant qu’athlète, le cheval se déplace et nous porte de A à B, il suit nos aides et surmonte même des obstacles avec nous.
Les chevaux et les poneys ne sont pas nés pour porter des charges, mais par de l’entraînement et de la formation, ils en sont capables jusqu’à un certain point. Le poids du cavalier en sport équestre joue un rôle important. Il est cependant impossible de le définir par des chiffres réglementaires, car le poids qu’un cheval peut porter est très individuel et dépend de chaque couple cheval-cavalier.
Achat de chevaux
L’achat d’un cheval est-il une loterie avec un bon numéro et d’innombrables tickets perdants? Celui qui feuillette les revues spécialisées et retrace les innombrables commentaires sur les achats malheureux de chevaux ou s’en remet à un ouvrage pratique, aura sans doute effectivement tendance à considérer le commerce de chevaux comme une loterie. Ou à se rappeler le vieil adage : «Quiconque n’a pas de soucis, achète un cheval». L’achat d’un cheval est toujours une affaire de chance, spécialement en ce qui concerne sa santé.
On ne peut pas prévoir non plus si un cheval évoluera selon nos attentes dans son nouvel environnement. De mémoire d’homme, c’est à juste titre que d’innombrables histoires circulent sur le commerce de chevaux, sur la façon dont les vendeurs ont trompé les clients de la plus belle des manières, et comment un supposé cheval de rêve s’est transformé en cauchemar. Conformément à la loi sur la protection des animaux, il est établi qu’un cheval n’est plus une chose que l’on peut remiser dans un coin, s’il ne remplit pas son office. Les chevaux inadaptés font par ailleurs très souvent l’objet de longues périodes d’attente et de changements fréquents de propriétaires, personne ne voulant perdre trop d’argent dans un mauvais achat.
Conditions préalables importantes à l’achat d’un cheval
Si l’on envisage d’acquérir un cheval ou un poney, il faut trouver parmi les 20 motivations définies quelles sont celles qui nous y poussent. Aujourd’hui, un cheval ne permet plus de gagner sa vie, son propriétaire doit investir beaucoup de temps et d’argent pour subvenir aux besoins de son animal.
Comme il n’existe pas de cheval absolument parfait, il est d’autant plus important, même dans l’euphorie initiale de l’achat, de répondre honnêtement et en toute tranquillité aux points essentiels.
Comment reconnaître une bonne école d’équitation?
La meilleure façon d’apprendre à monter est dans une bonne école d’équitation.
Système de détention
Dans les écoles d’équitation, un cheval est utilisé la plupart du temps deux heures par jour. Le reste du temps, l’animal reste dans son écurie. C’est pourquoi le type de système de détention a une influence particulièrement importante sur son bien-être. Une détention en groupe avec des sorties permanentes et des sorties régulières au pâturage est la plus proche des besoins naturels des chevaux.
Contacts sociaux
La détention en groupe est considérée comme le cas optimal. Si les chevaux sont détenus individuellement, le bien-être des animaux exige au moins un contact direct dans l’enclos et au pâturage.
Hygiène
L’écurie doit être claire, aérée et propre. Une litière sèche et propre en quantité suffisante est nécessaire. De l’eau devrait toujours être disponible. L’idéal est que chaque cheval dispose de sa propre selle et de sa propre bride adaptées. Une alimentation saine et adaptée aux chevaux est indispensable.
Santé
L’écurie, l’aire d’exercice et les pâturages doivent être inspectés périodiquement afin de déceler d’éventuels risques de blessures (p. ex. parties saillantes, clous, planches rongées, etc.). Les chevaux en bonne santé ont un pelage brillant sans zones dégarnies. Des yeux, des naseaux non collés et l’absence d’écoulement sont également des indices de bonne santé. Les chevaux ne doivent être ni trop gros ni trop maigres. Les sabots ont normalement une forme régulière et ne présentent pas de fissures.
Heure d’équitation
Outre l’équitation, l’heure d’équitation comprend également le pansage, la sellerie et le débourrage du cheval avant, ainsi que les soins après l’heure d’équitation. Au début, les chevaux doivent être débourrés au pas pendant 5 à 10 minutes. Pendant la leçon d’équitation, le sens de la marche doit être régulièrement changé. Pour finir, le cheval et son cavalier ont droit à une phase de sortie de 5 à 10 minutes.
Maniement
Les chevaux doivent être félicités et non punis. Une manipulation calme et soigneuse est une condition préalable à toute bonne détention de chevaux. Les rênes doivent être tenues de manière détendue. Les rênes auxiliaires doivent être utilisées correctement pour ne pas nuire aux animaux. Il est interdit de crier ou de frapper un cheval. Les éperons et le fouet ne servent pas à punir le cheval.
Détention des chevaux du point de vue de la protection des animaux
Actuellement, la majorité des équidés en Suisse sont détenus en box individuels. Comme l’utilisation moyenne des chevaux ne dépasse pas huit heures par semaine et que les dispositions légales pour les chevaux montés prescrivent uniquement deux sorties de deux heures par semaine, le système de détention joue un rôle important, car la plupart des chevaux passent le reste de la journée dans cet environnement.
Les chevaux sont des animaux grégaires avec un grand besoin de mouvement. Dans la nature, ils passent la majeure partie de la journée à s’alimenter et, ainsi, à se déplacer en permanence au pas. C’est pourquoi une détention en groupe avec un parcours bien structuré et une sortie au pâturage régulière se rapproche le plus des habitudes naturelles du cheval. Un cheval «en captivité» ne peut pas non plus choisir ses partenaires de vie. De bonnes facultés d’observation sont nécessaires ici pour évaluer si les chevaux se sentent pas bien dans un groupe donné. Dans le cas contraire, il faut rechercher au cas par cas la meilleure solution possible.
Manifestations, expositions et tourisme
Manifestations publiques et sédation
Le bruit et la foule des manifestations publiques, comme lors du carnaval de Bâle, du Basel Tattoo et des Sechseläuten zurichois, représentent un grand stress pour les chevaux. En tant qu’animal de fuite, le cheval a tendance à prendre peur et les accidents peuvent être rapides et dangereux autant pour l’être humain que pour le cheval. C’est pourquoi les organisateurs, l’office vétérinaire cantonal et les propriétaires de chevaux doivent s’assurer…
- de n’utiliser que des chevaux en bonne santé. Pour cela, un examen vétérinaire préalable est indispensable.
- de ne sélectionner que des chevaux habitués à de telles manifestations.
- d’offrir au cheval suffisamment de pauses et de possibilités de retrait par rapport aux visiteurs et aux autres animaux.
- Les chevaux doivent être régulièrement nourris et abreuvés.
- que le niveau de bruit respecte les limites fixées[1] , car les chevaux ont une très bonne ouïe.
- de reconduire les chevaux trop sollicités à l’écurie.
- de garantir la sécurité pour les chevaux et les humains.
- de toujours gérer les chevaux avec douceur.
Si un cheval a besoin de calmants pour participer à une manifestation, cela montre qu’il n’est pas apte pour une telle activité. Les chevaux peuvent réagir de façons très diverses aux sédations:
- Certains chevaux se calment réellement et seraient peut-être utilisables pour la manifestation.
- De nombreux chevaux sont effectivement très calmes mais ne sont plus très sûrs sur leurs membres. Cette situation représente un danger important lors de manifestations publiques et pourrait être à l’origine de graves accidents et blessures autant pour le cheval que pour son cavalier, les visiteurs ou les participants à la manifestation. Supposons qu’un cheval tombe en raison d’une sédation préalable , et qu’à cette occasion, il blesse un visiteur, un participant, le cavalier, la cavalière ou lui-même, l’origine du dommage devrait être considérée comme de la négligence grave en raison de la sédationspécialement administrée pour participer à cette manifestation.
- Il existe également des réactions paradoxales aux sédations lorsque les chevaux ne se calment pas comme prévu, mais présentent au contraire une forte agitation, une excitation excessive, des pertes d’équilibre, des troubles de la coordination, voire une perte de conscience.
La Protection Suisse des Animaux refuse tout type de sédation pour les manifestations et vise ici une interdiction légale.
Tours en calèche
La Protection Suisse des Animaux PSA reçoit toujours des signalements de chevaux qui, au beau milieu de l’été, tirent des calèches de tourisme. Pour évaluer scientifiquement la charge que représente ce travail pour les chevaux, la PSA a mené en 2023 une étude en collaboration avec la Haute école des sciences agronomiques, forestières et alimentaires HAFL. Par ailleurs, la PSA se rend régulièrement dans les lieux où se déroulent des tours en calèche et se fait elle-même une idée de la situation. Il est ici particulièrement important de voir la fréquence des pauses pour les chevaux et la manière dont elles se déroulent. La durée totale de l’utilisation des chevaux est tout aussi importante, au même titre que la température, les manifestations comportementales (signes éventuels de stress, de surcharge), l’harnachement et la détention du cheval à l’écurie.
Expositions
Lors des expositions, les animaux peuvent être détenus durant quatre jours au maximum dans des enclos dont les dimensions sont un peu inférieures aux dimensions minimales requises. L’aménagement des hébergements et des enclos ainsi que les conditions climatiques des manifestations ne doivent pas être en deçà des dispositions de l’Ordonnance sur la protection des animaux. C’est pourquoi des possibilités de retrait pour les animaux sont obligatoires.
La Protection Suisse des Animaux PSA visite régulièrement des expositions d’animaux. En ce qui concerne les chevaux, l’OFFA, la BEA et le Marché Concours sont particulièrement intéressants. De plus, La PSA évalue également les marchés aux bestiaux où la vente d’équidés est souvent conclue par une poignée de main. La PSA voit actuellement un fort besoin d’action au Marché Concours et sur les marchés aux bestiaux.
Protection des animaux ânes et mules
Les ânes ont des besoins différents de ceux des chevaux en matière de détention, de gestion, de soins et de suivi médical. Malheureusement, ils sont souvent considérés comme des chevaux au rabais, de simples compagnons pour chevaux ou des «animaux mignons» pour enfants. Actuellement, l’Ordonnance sur la protection des animaux place les ânes et les chevaux dans la même catégorie. Une autre problématique est que les ânes sont très bon marché à l’achat, toutefois leur détention, leur entretien et le suivi vétérinaire sont très chers. Les ânes peuvent vivre 30 à 40 ans, il faut également en tenir compte.
En Suisse, nombre d’ânes ne sont pas détenus conformément à leurs besoins biologiques. Ceci souvent par méconnaissance. En outre, le suivi vétérinaire tel que les vaccins et les soins dentaires sont généralement insuffisants. D’autres problèmes fréquents sont le surpoids, les fourbures (entre autres à cause de sorties dans des pâturages non adaptés aux ânes) et un manque de parage des sabots. Comme les ânes sont des animaux stoïques, c’est-à-dire qu’ils dissimulent leurs douleurs — (voire font semblant de manger pour faire croire que tout va bien), leur souffrance ne devient généralement visible que lorsqu’il est trop tard. Il est grand temps de comprendre les ânes et de les respecter en tant qu’espèce à part entière. Il est ici important que l’alimentation soit adaptée aux besoins spécifiques de ces animaux, que le suivi médical soit axé sur leurs spécificités physiques et physiologiques et que les personnes comprennent bien leurs comportements et leurs réactions particulières. Il faut ainsi arriver à ce que les professionnels comme les propriétaires d’ânes, de mules et de bardots garantissent sur le long terme le bien-être de leurs animaux et puissent si nécessaire améliorer leurs conditions de vie et es relations humain-animal.
La Protection Suisse des Animaux PSA a créé à cet effet un groupe de travail «Ânes», qui réunit des professionnels de toute la Suisse. La PSA s’est fixé pour objectif de renforcer les informations sur les ânes. L’objectif est de former les professionnels ainsi que les amateurs et amatrices et de les sensibiliser aux spécificités des ânes et à leurs besoins en captivité. Parallèlement à la réalisation d’une documentation spécifique, des journées d’informations et des conférences sont organisées. Les manifestations actuelles figurent sur le calendrier correspondant.

Relation des ânes et des mules
La détention et l’alimentation conformes à l’espèce sont non seulement essentielles au bien-être des ânes, mais une relation empreinte de douceur avec eux l’est tout autant. Comme les chevaux, les ânes n’expriment pas leurs souffrances comme nous les êtres humains. Ils souffrent souvent en silence. Les ânes, encore plus que les chevaux, sont stoïques. Ce qui signifie qu’ils ne présentent généralement des signes de mal-être que lorsqu’ils sont déjà gravement malades.
Les ânes ne sont pas des animaux de fuite comme les chevaux. Leur stratégie de survie n’est pas de s’enfuir tête la première, mais de s’arrêter, d’analyser la situation et d’étudier s’il faut prendre la fuite ou s’il faut affronter le danger. C’est pourquoi il faut aussi adopter une autre approche avec eux; les faire avancer en employant les mêmes moyens qu’avec les chevaux est dénué de sens. Les ânes ne sont pas non plus têtus et stupides. S’ils refusent quelque chose, c’est toujours pour une bonne raison. Les ânes sont des animaux très intelligents, sensibles et proches de l’humain.
Téléchargements
Les ânes et la protection des animaux
Achat d’un âne
Posséder un âne est peut-être un rêve d’enfant. Ces animaux sont le symbole d’humilité par excellence et donnent une image de douceur et de gentillesse. Toutefois, ce sont des animaux à part entière avec leur tempérament, leur comportement particulier et leurs besoins spécifiques. Du fait de leur comportement particulier, les ânes ne conviennent pas à tout le monde, mais changeront sans aucun doute votre vie, si vous souhaitez la partager avec eux.
Avant de prendre la décision d’accueillir un âne dans votre vie, il faut savoir si vous avez suffisamment de temps et d’argent pour vous en occuper à long terme. Un âne a une espérance de vie d’environ 40 ans, ce qui signifie qu’un engagement sérieux envers votre animal doit être planifié sur de nombreuses années. Si vous pensez plutôt vous engager à court terme, d’autres possibilités s’offrent à vous: les refuges acceptent volontiers les bénévoles qui s’occupent à l’occasion de leurs animaux, ou des propriétaires recherchent parfois de l’aide dans leurs écuries. Vous avez ainsi la possibilité selon vos disponibilités de travailler avec des ânes. Cette option est également une bonne occasion d’apprendre à connaître les ânes, avant d’en acquérir un définitivement.
Conditions importantes pour l’achat d’un âne
Avant de prendre un âne chez vous, il faut impérativement acquérir les connaissances nécessaires à une bonne détention de ces animaux: les conditions relatives à l’écurie avec ou sans stabulation libre, les recommandations de sortie existantes, la gestion des médicaments selon s’il est déclaré comme animal de rente ou de compagnie, les particularités de cet animal au quotidien, comment gérer l’alimentation, les soins à dispenser régulièrement et bien d’autres choses encore.
La Protection Suisse des Animaux PSA peut vous donner des conseils de base et les adresses de personnes ou d’institutions compétentes pour répondre à ces questions. Veuillez nous contacter pour bénéficier d’un conseil: psa@protection-animaux.com.
Détention d’un âne du point de vue de la protection des animaux
Pour mieux comprendre les ânes, les mules et les bardots et être à la hauteur de leurs exigences, il convient en premier lieu de connaître leurs besoins spécifiques. Les ânes ont besoin d’exercice et développent des liens très forts avec leurs congénères.
Au fil de l’évolution, les ânes se sont adaptés à leur habitat d’origine, les déserts arides de pierre et de sable d’Afrique orientale. Des besoins de base en ont résulté:
- Les ânes sont des valorisateurs de fourrage très efficaces. Ils ont besoin d’une alimentationhypocalorique, à faible teneur protéinique et index glycémique,[1] mais avec une forte proportion de fibres.
- Les ânes ont besoin d’un sol sec, au risque d’avoir des problèmes de sabots.
- Ce sont de grands marcheurs: ils peuvent parcourir quotidiennement jusqu’à vingt kilomètres pour rechercher de la nourriture et de l’eau.
- Le pelage des ânes est à peine hydrofuge. En cas d’humidité, ils sont vulnérables aux maladies. Ils ont besoin en permanence d’un abri au sec.
Les exigences pour une bonne détention réside dans le fait de leur offrir un système qui puisse satisfaire au mieux leurs besoins de base.
Sur nos riches prairies, en broutant l’herbe, les ânes peuvent couvrir leurs besoins nutritionnels en deux à trois heures. Mais une absorption excédentaire d’herbe peut favoriser l’apparition de fourbures. Il est donc extrêmement important d’adapter l’accès aux pâturages selon les saisons et la qualité de l’herbe et de proposer des possibilités d’exercice alternatives (prairies maigres, grands paddocks, etc.). Par ailleurs, il faut prévoir des apports complémentaires de nourriture et d’occupation à forte teneur en fibres, telles que des branches et de la paille.
Manifestations, expositions et tourisme
Manifestations publiques et sédation
Le bruit et la foule lors de manifestations publiques comme le Paleo Mendrision représentent un stress pour les ânes. C’est pourquoi les organisateurs, l’office vétérinaire cantonal et les propriétaires d’ânes doivent s’assurer…
- de n’utiliser que des animaux en bonne santé. Pour cela, un examen vétérinaire préalable est indispensable.
- de ne sélectionner que des ânes habitués à de telles manifestations.
- d’offrir aux ânes suffisamment de pauses et de possibilités de retrait par rapport aux visiteurs et aux autres animaux. Ils doivent être régulièrement nourris et abreuvés.
- que le niveau de bruit respecte les limites , car les ânes ont une très bonne ouïe.
- de reconduire les ânes trop sollicités à l’écurie.
- de garantir en permanence la sécurité pour les ânes et les humains.
- que les ânes sont toujours gérés avec douceur.
- que les ânes ne sont pas exposés à la pluie, aux courants d’air ou aux vents fort si le temps est humide, car ils sont vite mouillés et peuvent tomber malades.
- que les ânes ne sont pas considérés comme des jouets.
Si un âne a besoin de calmants pour participer à une manifestation, cela montre qu’il n’est pas apte pour une telle activité. La Protection Suisse des Animaux refuse tout type de sédation pour les manifestations et vise ici leur interdiction légale.
Expositions
Lors d’expositions, les animaux peuvent être détenus durant quatre jours au maximum dans des enclos, dont les dimensions sont un peu inférieures aux dimensions minimales requises. L’aménagement des hébergements et des enclos ainsi que les conditions climatiques des manifestations ne doivent pas être en deçà des dispositions de l’Ordonnance sur la protection des animaux. C’est pourquoi des possibilités de retrait pour les animaux sont obligatoires.
La Protection Suisse des Animaux PSA visite régulièrement des expositions d’animaux. En ce qui concerne les ânes, l’OFFA et la BEA présentent un intérêt tout particulier. De plus, la PSA évalue également les marchés aux bestiaux où la vente d’équidés est souvent conclue par une poignée de main. La PSA voit actuellement un fort besoin d’action sur les marchés aux bestiaux.
Der Schweizer Tierschutz STS besucht regelmässig Tierausstellungen. U.a. sind in Bezug auf die Esel die OFFA und die BEA von speziellem Interesse. Zusätzlich werden auch Tiermärkte beurteilt, an denen u.a. Equiden per Handschlag verkauft werden. Grosser Handlungsbedarf sieht der STS derzeit an den Tiermärkten.
Mules, mulets, bardots et bardines
Hybrides
Les mules (femelles), les mulets (mâles) ainsi que les bardots (mâles) et les bardines (femelles) sont tous des croisements entre âne et cheval. Pour la mule et le mulet, la mère est une jument et le père un baudet (âne étalon). Pour le bardot et la bardine, la mère est une ânesse et le père un étalon.
Caractéristiques spécifiques
Extérieurement, il est impossible de distinguer avec certitude les mules/mulets des bardots/bardines.
Tous héritent de leurs parents des caractéristiques physiques et psychiques. Ils subissent tous ce que l’on appelle l’effet d’hétérosis. En génétique, cela désigne les performances particulières des hybrides.
Cependant, sauf pour de très rares exceptions chez des femelles, ni les mulets ni les bardots ne sont fertiles et ne peuvent se reproduire. Ils ont néanmoins un comportement sexuel normal et les femelles ont des chaleurs également normales. Les mâles (mulets et bardots) peuvent parfois développer des comportements d’étalons et devenir agressifs. Il est donc vivement conseillé de les castrer entre leur première et leur deuxième année de vie, puisque de toute façon ils ne peuvent pas être utilisés pour la reproduction. Les mulets dépassent de loin les chevaux et les ânes en termes de capacité d’apprentissage, ce qui a été confirmé par des études1.
1 «Mule cognition: A case of hybrid vigour?», Leanne Proops 2009
Vie sociale
Les mulets et les bardots sont, comme leurs parents, des animaux sociaux qui ne peuvent être détenus qu’en compagnie d’autres équidés. Comme les mules et les mulets ont été élevés par une jument et généralement aussi en compagnie de chevaux, ils sont plus attirés par les chevaux que par les ânes. Les bardines et les bardots, dont les mamans sont des ânesses, préfèrent donc plutôt la compagnie des ânes. Cependant, peu d’études scientifiques ont été menées jusqu’à présent pour savoir si les mulets et les bardots préfèrent comme partenaires sociaux leurs semblables, les chevaux ou les ânes. La PSA recommande de détenir les mules et les mulets avec au moins une autre mule ou un autre mulet et les bardines et bardots avec au moins une autre bardine ou un autre bardot. Cela ne signifie évidemment pas qu’il ne faut pas les détenir avec des chevaux ou des ânes.
Alimentation
Comme les ânes, les mulets et les bardots sont de très bons transformateurs de fourrage et ont tendance à prendre rapidement du poids. C’est pourquoi du foin, de première coupe tardive ou provenant de prairies maigres, de la paille fourragère de qualité, un aliment minéral et une mise au pâturage limitée suffisent. L’eau à disposition doit toujours être fraîche et propre. La ration journalière doit être répartie en plusieurs portions tout au long de la journée. Les aliments concentrés ne devraient être donnés que si les animaux sont vraiment très sollicités physiquement. Tous les aliments, ainsi que l’eau, doivent toujours être hygiéniquement irréprochables.
Détention
Toutes les espèces d’équidés sont des animaux qui vivent à l’origine dans des paysages ouverts, tels que steppes ou semi-déserts, où ils passent la majeure partie de la journée à chercher de la nourriture.
Il est donc important pour les mulets et les bardots de pourvoir passer du temps en plein air et avoir suffisamment d’exercice. Les mulets et les bardots aiment aussi beaucoup se coucher à l’extérieur, c’est pourquoi une grande surface recouverte de sable est idéale.
Néanmoins, une protection contre les intempéries ne doit pas manquer. Les mulets et les bardots, tout comme les ânes, ont un pelage moins résistant aux intempéries que les chevaux. La pluie pénètre donc rapidement au travers des poils et peut mouiller les animaux jusqu’à la peau.
La détention en groupe en écurie ouverte et spacieuse est le système le plus approprié, à condition que les différents animaux s’entendent bien.
Soins des sabots
Les mulets et les bardots ont généralement des sabots relativement petits et étroits, semblables à ceux des ânes. Les sabots ont des parois relativement épaisses et dures, mais ils sont sensibles à l’humidité, à l’ammoniaque et au fumier. Ils doivent être régulièrement parés à des intervalles de 6 à 8 semaines.
Si les mulets et les bardots sont utilisées pour l’équitation, l’attelage ou le portage, leurs sabots ont besoin d’une protection.
Maladies
Comme les ânes, les mulets et les bardots ne montrent pas aussi clairement que les chevaux lorsqu’ils sont malades, ils ont tendance à paraître simplement un peu apathiques ou fatigués. Des problèmes de santé plus graves peuvent ainsi passés inaperçus chez des propriétaires inexpérimentés.
Formation
Si les mulets et les bardots sont utilisés pour l’équitation, l’attelage ou le portage, ils doivent, comme les chevaux et les ânes, être soigneusement formées pour ces activités. Les méthodes d’entraînement sont en principe les mêmes que pour les chevaux, mais la pratique montre que la formation est un peu plus longue et très exigeante.
Les mules semblent être plus critiques que les chevaux vis-à-vis de ce qu’on leur demande de faire. Répéter plusieurs fois les mêmes exercices les ennuie rapidement, et ils peuvent aussi s’opposer avec véhémence à des méthodes brutales. Les erreurs de dressage se manifestent par un entêtement, une obstination et une tendance à se rebeller.
Harnachement
Lors du choix de la bride, de la selle et du harnais, il faut tenir compte des proportions corporelles légèrement différentes de celles des chevaux afin d’éviter les points de pression et les selles qui glissent.
Les mulets et les bardots ont souvent un emplacement pour la selle particulier, car ils ont un dos relativement droit et un garrot peu prononcé. Un avaloir ou une sous-queue permet d’éviter que la selle ne glisse vers l’avant.
Malgré ce qu’on peut lire dans la littérature, l’expérience montre que leur peau est plus sensible que celle des chevaux. Ils ont donc tendance à souffrir plus rapidement des pressions et des frottements que les chevaux.
La rusticité mal comprise
La rusticité tant vantée des mulets ne signifie pas qu’ils peuvent être nourris avec du mauvais foin, du foin poussiéreux ou uniquement avec de la paille. Ils ne supportent pas non plus l’eau saumâtre et non potable. Comme pour les ânes et les chevaux, les aliments avariés entraînent des problèmes de santé à long terme.
Cela ne signifie pas non plus que les mulets peuvent réaliser de grandes performances avec une selle ou un harnais mal ajusté ou une formation insuffisante. Ils ont besoin d’une éducation au moins aussi soignée que les chevaux et d’un harnachement bien adapté.
La rusticité des mulets se réfère plutôt à une quantité de nourriture légèrement inférieure à celle d’un cheval de même poids, à une plus grande tolérance aux variations extrêmes de température et à la capacité de récupération plus rapide que celles des chevaux après une forte sollicitation.

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