Animaux sauvages en danger
Animaux sauvages en danger
Depuis longtemps, les animaux sauvages ne vivent plus dans une nature intacte. Les effets directs et indirects des activités humaines se font sentir partout, en particulier dans les pays densément peuplés et à agriculture intensive comme la Suisse. Il faut connaître ces dangers directs et indirects et les éviter.
La présence humaine ne semble pas vraiment déranger certaines espèces animales liées à l’homme et à ses activités. Elles peuvent même, au contraire, en bénéficier. D’autres espèces sont très sensibles aux perturbations d’origine humaine ou fortement affectées par nos activités. La circulation fait d’innombrables victimes animales chaque année. Cerfs, renards, hérissons, grenouilles et crapauds sont particulièrement touchés. Une conduite prudente peut réduire les risques d’accidents. Les faons sont particulièrement menacés par les faucheuses lors de la récolte du fourrage vert au printemps. Les clôtures sont problématiques à grande échelle pour les animaux sauvages, en particulier celles qui sont mal gérées, mal entretenues et utilisées dans les endroits à fort passage de gibier. Les filets de protection contre les oiseaux en viticulture et en culture fruitière présentent également un risque majeur, tant pour les oiseaux que pour les petits animaux tels que les hérissons et les lézards, s’ils ne sont pas utilisés correctement.
Il faut également déranger le moins possible les animaux sauvages pendant les loisirs ou les vacances. Or justement les activités de plein air peuvent avoir un impact important sur les animaux sauvages, en particulier à des moments sensibles en hiver ou pendant la parade nuptiale et lors de l’élevage des petits. Pendant les vacances aussi, il faut continuer à adopter un comportement prudent envers les animaux sauvages. Il faut clairement éviter des offres dans lesquelles des animaux sauvages sont maltraités, présentés ou utilisés comme sujet de photo.
Danger potentiel pour les animaux
Danger – Feu
Feux du 1er août – Mesures à prendre pour protéger les animaux sauvages
Les grands feux de joie, qui font le bonheur de nombreuses personnes, ont aussi leur côté moins réjouissant. Chaque année, des dizaines de milliers de petits êtres vivants – hérissons, souris, musaraignes, orvets, serpents, tritons, salamandres, crapauds, mais aussi insectes, araignées et escargots – brûlent dans les tas de bois. Pour de nombreux animaux sauvages, le tas sec constitue un abri supposé sûr ou un lieu idéal pour pondre des œufs. C’est notamment le cas des couleuvres à collier qui recherchent des endroits appropriés pour leurs œufs en cette période. La ponte dans les tas empilés signifie une mort certaine pour les parents et leur progéniture. Ou également pour les hérissons qui aiment se cacher dans les tas de bois qui se transforment en piège mortel pour eux.
Comment faire un feu sans mettre en danger la faune sauvage?
Avec un peu de prudence et une bonne préparation, on peut éviter cette mort inutile par brûlure. Il existe généralement deux manières de protéger les animaux.
- Petits feux
N’empiler le bois ramassé que le jour de l’embrasement, donc le 1er août – ou au moins le restructurer. En effet, une nuit suffit aux animaux nocturnes pour s’y glisser. Ni le bruit ni le fait de piquer dans le tas ne les effarouchent.
- Grands feux
Les grands tas de bois sont souvent empilés plusieurs semaines à l’avance et ne sont pas faciles à restructurer. C’est pourquoi il faut construire une barrière de protection autour du tas de bois. Son objectif est d’empêcher les animaux de s’y cacher. Ce type de barrière peut se monter rapidement. Elle n’est retirée que peu de temps avant l’embrasement (1 à 2 heures avant). Cette méthode est aussi idéale pour les très grands feux.
Bien utiliser la barrière de protection
Il est important de respecter les points suivants.
- La barrière de protection doit avoir 30 à 40 cm de haut et être lisse.
- Barrière en plastique à faire soi-même: enfoncer des piquets de bois (lattes de toit) de 30 à 40 cm de haut à intervalles réguliers autour du tas de bois. Incliner légèrement les piquets vers l’extérieur pour que la barrière soit en biais (plus difficile à franchir pour les animaux). Fixer (agrafeuse, agrafes ou clous) une bande de plastique d’environ 50 cm de large sur les piquets avec une baguette plate. Ne pas clouer le plastique directement sur les piquets, car il se déchire facilement. Enfoncer le plastique sur environ 5 à 10 cm de profondeur dans le sol afin que les animaux ne puissent pas se faufiler. Le plus simple est d’utiliser une bêche plate. Fendre le sol avec la bêche en basculant d’avant en arrière et enfoncer le plastique dans l’espace dégagé. La barrière se démonte rapidement et peut se ranger enroulée pour l’année suivante.
- Barrière de protection pour amphibiens: ces barrières sont montées le long des routes chaque printemps. Elles conviennent aussi parfaitement pour protéger des feux, car elles sont rapides à mettre en place et solides.Il se peut que votre commune ou la commune voisine en ait une ou qu’une telle barrière soit disponible auprès d’une organisation locale de protection de la nature et des animaux.
- Retirer la barrière de protection juste avant l’embrasement (1 à 2 heures avant)! Sinon le plastique va fondre.
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Danger – Activités de plein air
Sport de plein air respectueux de la faune sauvage
Toutes les activités humaines en plein air n’impliquent pas obligatoirement de stress pour les animaux sauvages – tout dépend de l’endroit, de la période et de la manière dont elles sont pratiquées. Nous aborderons dans ce qui suit les sports fréquents et diverses activités et présenterons le moment et la manière dont ils impactent la faune sauvage ainsi que la façon dont il est possible de les pratiquer en respectant les animaux.
Ski hors-piste (freeride, héliski)
Les freeriders peuvent effrayer les animaux sauvages dans leurs quartiers d’hiver et les contraindre à des fuites épuisantes. Une seule fuite dans la haute neige peut affaiblir dangereusement un chevreuil ou un cerf rouge. Par ailleurs, les skieurs hors-piste passent sur les abris creusés dans la neige des perdrix des neiges ou des lièvres variables et mettent en danger les animaux qui s’y trouvent. La pollution sonore, provoquée surtout par des vols d’hélicoptère sporadiques et inhabituels pour les animaux et par les skieurs déposés, met les animaux en danger même en dehors des zones touristiques habituelles dans leurs derniers espaces de tranquillité – donc précisément là où les animaux sauvages sont le moins habitués à la présence humaine.
Recommandation: celui qui n’est pas prêt à renoncer complètement à la pratique du ski hors-piste devrait au moins la planifier soigneusement. Toutes les zones de tranquillité et tous les sites de protection de la faune de Suisse sont répertoriés sur le site «Respecter, c’est protéger» (https://nature-loisirs.ch/sports-de-neige-et-respect). Il est interdit d’y circuler. Il va sans dire qu’il faut respecter les avertissements d’avalanches (les avalanches tuent les gens ainsi que les animaux et peuvent détruire leurs habitats), ne pas faire inutilement de bruit en dehors des pistes et renoncer à faire de l’héliski pour protéger les Alpes.
Randonnées à ski et à raquettes
Les randonneurs à ski ou à raquettes atteignent aussi des zones normalement inaccessibles. Les versants sud aux forêts clairsemées avec une mince couverture neigeuse et plus longuement exposés au soleil sont très prisés des ongulés sauvages pour leur quartier d’hiver ainsi que des randonneurs à raquettes. La limite supérieure de la forêt est l’habitat du tétras-lyre et du lièvre variable qui sont particulièrement sensibles à ces perturbations en hiver.
Recommandation: il faut minutieusement planifier les randonnées. Les zones de tranquillité ainsi que les couloirs qui permettent de les éviter figurent sur les cartes de randonnées à ski et sur le site https://nature-loisirs.ch/sports-de-neige-et-respect. De manière générale, il faut faire un grand détour autour des quartiers d’hiver des animaux sauvages (en cas de doute, demander au garde-chasse).
Parapentistes, base-jumpers et assimilés
Les deltaplanes ou ailes delta peuvent avoir un impact significatif sur le comportement et la répartition spatiale de la faune. Il en va de même pour les pratiquants de wingsuit et les base-jumpers ainsi que pour les planeurs volant à basse altitude. Les chamois et les bouquetins réagissent la plupart du temps en terrain ouvert aux deltaplanes en entreprenant de longues fuites dans la forêt ou sous des saillies rocheuses protégées. Un seul vol peut suffire à déloger les animaux pendant des heures. Les animaux évitent de créer leur habitat sur les pentes régulièrement survolées. Ce sont surtout les vols au-dessus de la limite des arbres et à la tombée de la nuit qui posent problème aux animaux. Pour la couvée de l’aigle royal, du gypaète barbu, du faucon pèlerin, du hibou grand-duc et du crave à bec rouge, ce sont les dérangements à proximité du nid qui sont problématiques.
Recommandation: les communes peuvent restreindre temporairement (saison) ou spatialement (sites de départ et itinéraires de vol officiels) les vols ou les sauts; décréter des interdictions de survol des zones de tranquillité, des fenêtres de temps de 11 à 18 heures; interdire les décollages en mai/juin (période de couvaison et, la plupart du temps, thermiques défavorables = vols à basse altitude particulièrement problématiques)!Même en l’absence de règles particulières, les parapentistes, les base-jumpers et les pilotes de planeur devraient respecter les principes suivants:
- s’informer avant le vol de l’emplacement des zones de tranquillité et des sites de protection de la faune et renoncer au survol
- faire demi-tour lorsqu’ils aperçoivent des animaux sauvages, ne pas s’en approcher
- respecter les vols de l’aigle royal et du gypaète barbu faits pour impressionner et s’éloigner
- ne pas s’approcher des aires de nid connues (éviter ces parois rocheuses pour les base-jumps – au préalable, se procurer éventuellement des informations auprès du garde-chasse)
- faire preuve d’une plus grande prudence en hiver et au printemps lorsque les animaux sauvages sont particulièrement sensibles aux dérangements.
Escalade / alpinisme / bloc
Les grimpeurs accèdent à des espaces naturels pratiquement inaccessibles à l’homme dans d’autres circonstances. Or, les rochers et la haute montagne sont des sites de nidification pour des espèces d’oiseaux protégées (hibou grand-duc, gypaète barbu, faucon pèlerin, crave à bec rouge, tichodrome échelette, etc.) et des zones de repli pour les ongulés sauvages (chamois, bouquetins). Le fait de grimper une seule fois sur l’emplacement d’un nid peut éventuellement signifier l’abandon de la couvée. Les voies d’escalade régulièrement empruntées (et ici en particulier, les via ferrata fixes et utilisées par les touristes) délogent les bouquetins et les chamois de leurs lieux de repos dont ils ont besoin pour ruminer, pour se protéger de leurs ennemis ou pendant l’hiver.
Recommandation:
respecter les zones de tranquillité et les sites de protection de la faune. Pour la montée et la descente, utiliser les chemins ou les sentiers existants. Ne pas faire inutilement de bruit, rester sur les itinéraires connus et respecter les interdictions saisonnières d’accès aux rochers en période de couvaison. Au plus tard une heure avant le début de la tombée de la nuit, quitter les rochers à proximité des sites d’affouragement du gibier et des lisières de forêt. Cela vaut bien sûr aussi pour les alpinistes et les grimpeurs sur bloc!
Canyoning
Les torrents ne sont pas seulement des eaux impétueuses, mais aussi l’habitat naturel d’animaux. Dans le substrat de gravier grossier prospèrent des larves de trichoptères et des vers plats qui sont la source de nourriture pour des poissons comme la truite de rivière, l’omble, le vairon ou le chabot. Les truites pondent leurs œufs dans un substrat de gravier où se développent les larves de poisson. Des dépressions avec un débit plus calme (affouillements) sont utilisées par les poissons pour se cacher et se reposer. Les rives sont les lieux de vie du cincle plongeur et de la salamandre noire; le tichodrome échelette et l’hirondelle de rochers couvent dans des gorges. L’intrusion régulière de sportifs de plein air avides d’aventure peut affecter leur espace vital. Les poissons en particulier sont sensibles à ces perturbations. Retourner le substrat de gravier ou le rendre boueux détruit les sites de reproduction des poissons et empêche leur colonisation par leurs proies. Le canyoning peut chasser des poissons territoriaux adultes comme la truite de rivière menacée.
Recommandation:
n’aller dans les gorges qu’en petits groupes. Il faudrait limiter le nombre de groupes par jour et par lieu (demander au prestataire)! Respecter les sites de protection et éviter de faire inutilement du bruit. Ne jamais entrer de sa propre initiative dans des torrents. N’utiliser que les accès existants. Essayer si possible d’éviter de remuer le gravier ou la boue et de ne pas pénétrer dans les affouillements.
Promeneurs accompagnés de chiens
D’après les statistiques fédérales de la chasse, chaque année entre 600 et 900 (!) chevreuils sont tués par des chiens errants ou en liberté. Même un petit teckel ou un terrier peut s’avérer une menace pour un chevreuil ou un lièvre! Les chevreuils sont particulièrement menacés, car ils sont une proie relativement facile pour les chiens en raison de leur petite taille, surtout les faons au printemps quand des chiens en liberté les débusquent par hasard dans les hautes herbes. Mais même en hiver, les dérangements causés par les chiens sont un gros problème, car ils provoquent une énorme dépense d’énergie pour les animaux en fuite. Les chevreuils et les lièvres sont tellement réceptifs au stress qu’une fuite sous l’emprise de la panique peut entraîner un arrêt cardiaque. Par ailleurs, lors de ces traques, l’animal court un risque important d’atterrir sur la route et de se faire écraser. Pour les chiens aussi, ces courses-poursuites ne sont pas dénuées de danger, car le garde-chasse est autorisé à abattre les chiens qui braconnent de manière répétitive!
Recommandation:
en général, les chiens doivent être tenus en laisse en forêt. Il faut en particulier respecter l’obligation du port de la laisse pendant la période de mise bas des chevreuils (mai, juin) – dans la plupart des communes suisses, la laisse est obligatoire d’avril à juillet – et il faut aussi empêcher son chien de courir dans les prairies de fauche! Seuls les chiens qui obéissent très bien, qui peuvent être rappelés à tout moment, ont le droit de marcher sans laisse dans les champs ou sur des sentiers de randonnée en dehors de la forêt. Il faut être attentif à maintenir le contact visuel et vocal avec l’animal.
Vététistes
Les vététistes ont un potentiel perturbateur considérable pour la faune sauvage: ils surgissent souvent soudainement et, dans un laps de temps très court, atteignent des zones reculées; en passant à toute vitesse ou en groupes entiers, ils dérangent énormément par le bruit qu’ils font (freins, cris), tandis que leur silhouette et leur vitesse peuvent sembler menaçantes pour les animaux sauvages. Si des animaux se déplacent le long des sentiers de randonnée (ce qui se produit avec les chevreuils et les chamois), il y a même un risque de collision.
Recommandation:
rester sur les itinéraires balisés pour les VTT et respecter les interdictions de circuler ainsi que les zones de tranquillité. Maintenir une vitesse qui permette le cas échéant de contrôler son freinage. Éviter de faire inutilement du bruit et ne jamais poursuivre à vélo un animal sauvage! S’arrêter si l’on rencontre un animal sauvage et attendre qu’il se soit retiré ou passer au pas en poussant le vélo. Ne pas oublier de refermer les clôtures de pâturage et les barrières derrière soi!
Amateurs de sports nautiques et pêcheurs Pour la couvaison et l’élevage de leurs petits, mais aussi pour la mue et l’hibernation, les oiseaux aquatiques ont besoin de zones protégées toute l’année sur les lacs et les cours d’eau où ils ne sont pas dérangés par des bateaux à moteur, les surfeurs ou les nageurs. On demande aussi aux pêcheurs sportifs de respecter la faune en général!
Recommandation:
le respect des zones de protection sur l’eau à bord d’un bateau devrait être une évidence. Les surfeurs ainsi que les conducteurs de bateaux à moteur, à voile et à rames, de pédalos et de canoës devraient, si possible, contourner largement les grands rassemblements d’oiseaux ou du moins réduire sensiblement leur vitesse à leur approche. Les kitesurfeurs devraient se cantonner aux zones délimitées pour ce sport ou, en leur absence, se tenir à distance des aires de repos des oiseaux et des roselières. Les roselières sur les lacs du Plateau et les rivières à faible débit sont des zones particulièrement sensibles pendant la période de reproduction et de mue au printemps et en été. Les roseaux abritent des nids d’oiseaux et sont des endroits de repli protégés pour les jeunes oiseaux, mais aussi pour les oiseaux qui renouvellent leur plumage et doivent gérer parcimonieusement leurs réserves d’énergie avant la migration de l’automne. Les perturbations dans et autour des roselières peuvent provoquer des fuites soudaines qui transforment ces oiseaux en proies faciles pour leurs prédateurs (renards, rapaces) et affaiblissent leurs forces. C’est pourquoi les nageurs devraient également se tenir à l’écart des roseaux! En général, il ne faut pas laisser de déchets (ni lignes ni hameçons usagés) sur les rives ni donner à manger aux oiseaux aquatiques et il faut respecter les berges (ne pas pénétrer dans leur végétation dense).
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Danger – Protéger les faons lors de la récolte de l’herbe
La Statistique fédérale de la chasse fait état d’environ 1700 faons qui, chaque année en Suisse, périssent sous les faucheuses. Les estimations officieuses sont probablement beaucoup plus élevées. Mais il est possible de sauver de jeunes chevreuils de cette mort horrible.
Existe-t-il des mesures préventives?
Dans quelle mesure on peut empêcher les chevreuils de se cacher dans les prairies de fauche fait débat parmi les experts. Une connaissance précise des prairies problématiques et du comportement des chevreuils ainsi qu’une coopération étroite entre les agriculteurs, les chasseuses et les chasseurs et, le cas échéant, les protecteurs bénévoles des animaux et de la nature sont nécessaires pour identifier à temps les zones à risque et agir en conséquence.
Les observations suivantes permettent de supposer une situation à risque:
- Prairies avec végétation entre 30 et 130 cm de hauteur
- Présence de chevrettes à plusieurs reprises dans la même prairie en période de mise bas
- Réponse de chevrettes à des appeaux à sifflet qui imitent les appels à l’aide des faons. Mais, le fait qu’aucune chevrette ne réponde aux appeaux ne signifie pas l’absence réelle de faons!
Pour éloigner les chevrettes, on installe la veille du fauchage des bandes en aluminium et des rubans en plastique flottants ou des CD sur des poteaux dans la prairie (aveuglement) ou on tient les animaux éloignés en utilisant des odeurs, par exemple, de prédateurs (dissuasion olfactive). Commencer à faucher la prairie la veille peut aussi s’avérer pertinent, car la chevrette perturbée par le fauchage déplacera éventuellement ses petits.
Ces mesures n’ont toutefois qu’une efficacité limitée. Les faons recherchent instinctivement les hautes herbes et – contrairement à la chevrette – ne se laissent pas dissuader par des odeurs de prédateurs ou des rubans flottants. Les chevrettes réagissent différemment aux tentatives de dissuasion; l’accoutumance est élevée. C’est pourquoi les mesures préventives ne suffisent pas à elles seules à éviter à coup sûr les accidents! Adapter la pratique de fauchage permet aussi de réduire le risque d’accident. Il est recommandé de faucher systématiquement le champ de l’intérieur vers l’extérieur.
Si le champ est au bord d’une route, il faut faucher en s’éloignant de la route. S’il se trouve en lisière de forêt, le fauchage doit se faire en direction de la forêt.
Comment trouver les faons?
Multicoptère: avec la méthode de sauvetage des faons de la BFH-HAFL, l’appareil (drone, multicoptère) piloté automatiquement survole les prairies qui doivent être fauchées et les filme avec une caméra thermique. Les images sont transmises en direct sur un écran du pilote sur lequel le faon apparaît comme une tache claire sur la prairie sombre en raison de sa température corporelle. Leur position dans le champ est enregistrée et vérifiée après la recherche dans le champ. Ici aussi, il est important que l’opération soit effectuée le plus tôt possible le matin, tant que la température du champ ne s’est pas encore élevée et permet de bien faire la différence avec celle du faon. L’association «Sauvetage des faons Suisse» propose des vols de sauvetage de faons gratuits aux agriculteurs. La PSA soutient cette campagne avec sa propre flotte de drones qui sont mis à la disposition des pilotes. Le réseau des équipes volantes de sauvetage de faons est en cours de mise en place et n’est pas encore disponible partout. Cette méthode a néanmoins permis de sauver plus de 2500 faons en 2021.
Détecteurs de gibier ISA
Il s’agit d’une tige télescopique en aluminium d’un poids d’à peine 5 kilos, de 5,5 mètres de long sur laquelle sont fixés 10 détecteurs infrarouges à distance régulière. L’instrument est porté à travers la prairie, à hauteur du ventre et de la poitrine (à au moins 1 mètre du sol) à l’aide d’un harnais adapté. La personne qui procède à la recherche arpente la prairie en suivant des lignes régulières. Si l’un des capteurs découvre une source de chaleur, un signal sonore s’enclenche et l’écran montre sur la console quel détecteur a donné le signal. Il est préférable d’utiliser l’appareil tôt le matin lorsque la chaleur corporelle du faon se distingue encore bien du sol plus frais. Le détecteur de faons ISA est commercialisé en Suisse par la société Zootechnik Rüti GmbH.
Capteurs infrarouges sur les faucheuses
La société CLAAS en Allemagne a développé un bras-capteur qui est fixé sur le côté de la faucheuse. Cependant, cette méthode de bras formant une flèche a des inconvénients: vibrations, interruption du travail de fauche en cas de fausse alerte; elle est une option uniquement pour les champs de grande étendue et très plats.
Barre avec capteurs optiques
Avec le Sensosafe, la société Pöttinger a développé une méthode de détection optique du sol et, en cas de danger, de déclenchement d’un signal visuel et sonore à l’attention de la conductrice ou du conducteur dans la cabine. Le tracteur doit être ensuite arrêté le plus vite possible et/ou la faucheuse relevée. De plus, sur les faucheuses frontales, la barre de coupe est relevée automatiquement en cas de danger. Grâce aux capteurs optiques et à l’éclairage intégré, ce système est fonctionnel indépendamment de la lumière du jour et de la température ambiante. Les premières expériences à l’étranger sont très prometteuses. Les premières utilisations de cette nouvelle technologie doivent avoir lieu en Suisse en 2022.
Que faire des faons récupérés?
Les faons ne doivent pas être touchés à mains nues, car leur mère pourrait être troublée pas l’odeur humaine et, pour les prédateurs, le faon ne serait plus sans odeur. C’est pourquoi les mains doivent être frottées soigneusement avec de la terre et de l’herbe et le faon doit être ramassé seulement avec une couche de protection d’herbe. Il existe généralement deux façons de procéder avec le faon:
- marquer l’endroit où il a été trouvé et laisser le faon couché dans une caisse en bois. Déplacer la caisse dans la partie fauchée et continuer à faucher (cela peut poser problème en cas de grosse chaleur et à cause du bruit de la machine).
- transporter le faon dans la caisse en bois à la limite de la prairie ou de la forêt et la déposer à l’abri de quelques buissons. Libérer le faon après le fauchage.
- La mère cherche son faon le soir, également à la lisière de la prairie ou de la forêt, pour l’allaiter et le conduit la plupart du temps dans une nouvelle cachette.
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Danger – Animal dans la circulation
Toutes les heures, un chevreuil meurt écrasé sur nos routes. Environ 20 000 accidents avec des animaux sauvages sont signalés chaque année et le nombre de cas non recensés est probablement plus élevé. Les animaux ne font pas attention à la circulation. Les routes ne sont pas ancrées dans leur instinct comme catégorie de danger. Ils doivent expérimenter les risques de la route dans leur chair – et souvent cela se termine par la mort. Dans notre pays à forte densité de population, la recherche de nourriture ou d’un partenaire contraint toujours les animaux sauvages à traverser des routes. Vaches, chevaux, chiens et chats sont aussi victimes d’accidents lorsque les automobilistes ne font pas suffisamment preuve de prudence.
Quels animaux sont concernés?
Chevreuils, cerfs et sangliers: ces animaux se déplacent principalement le soir et la nuit. La plupart du temps, on rencontre des chevrettes et des biches avec leurs petits, mâles ou femelles, ou une laie avec ses marcassins. Mais des hardes entières de sangliers ou de cerfs traversent également les routes. Prudence: le premier chevreuil ou sanglier est généralement suivi d’un deuxième ou d’un troisième! Des hardes de biches rouges suivent l’animal de tête sur la route.
Renards, blaireaux, martres, lynx, hérissons: ces animaux furtifs échappent facilement à l’attention des automobilistes la nuit. Le danger concerne surtout les jeunes animaux inexpérimentés. Prudence: la nuit, de nombreux animaux se déplacent, y compris dans les zones résidentielles.
Oiseaux: les rapaces et les corvidés mangent souvent des animaux écrasés sur la route. Prudence: les oiseaux qui s’abattent sur la route ou s’envolent peuvent pénétrer dans la zone de déplacement de la voiture!
Chiens et chats: les chats traversent souvent la rue à toute vitesse. Il faut aussi s’attendre à rencontrer des chiens en divagation en zone urbaine. Prudence: en zone urbaine et tout spécialement dans les quartiers résidentiels, il faut toujours s’attendre à rencontrer des animaux de compagnie qui se promènent en liberté!
Amphibiens: l’humidité et la chaleur de la période printanière est l’époque des migrations des amphibiens à la recherche de leurs lieux de ponte. Prudence: au printemps, il faut s’attendre à rencontrer durant la nuit des milliers de grenouilles et de crapauds sur les routes. Respectez les panneaux d’avertissement, roulez lentement ou évitez totalement les routes concernées.
Vaches, moutons, chevaux: dans les zones rurales, particulièrement en montagne, c’est surtout au début de l’été et en automne qu’il faut s’attendre à croiser des troupeaux de bétail sur les routes. Il faut aussi respecter les cavaliers ou les attelages comme usagers de la route. Arrêtez-vous jusqu’à ce qu’un troupeau ait traversé la route. Ne dépassez les troupeaux, les cavaliers ou les attelages qu’en roulant lentement et avec la plus grande distance possible. Attention: ne klaxonnez sous aucun prétexte.
Quelles sont les périodes à risque?
Certaines situations présentent un risque d’accidents d’animaux particulièrement élevé. Les automobilistes conscients de ces dangers peuvent éviter les accidents avec une conduite appropriée.
Heures matinales et crépusculaires: à l’aube et au crépuscule, beaucoup d’animaux sauvages se déplacent, et la visibilité des automobilistes est restreinte. Roulez toujours avec vos phares allumés et avec la plus grande vigilance!
La nuit: dans l’obscurité, les animaux nocturnes sont peu visibles, ou le sont trop tard, et restent sur la route aveuglés par la lumière des phares. Réglez votre vitesse de manière à pouvoir vous arrêter sur une distance raisonnable.
Au printemps: à cette période de l’année, de nombreux animaux sont en quête d’un partenaire ou font leurs premières sorties avec leurs petits. Les jeunes brocards sont à la recherche d’un territoire et lors des combats entre mâles, ceux qui ont le dessous prennent souvent la fuite sur la route, affolés.
En été: les amphibiens et les reptiles utilisent, surtout en montagne, les routes chauffées par le soleil pour se réchauffer. Il faut s’attendre à rencontrer des crapauds, des lézards ou des serpents sur les routes.
En automne: évitez les zones où les battues sont signalées par des panneaux. Du gibier en fuite ou des chiens à la traque pourraient soudain courir devant votre voiture.
En hiver: en cette saison, cerfs et chamois séjournent en plus grand nombre dans les vallées. Les chevreuils et les cerfs aiment lécher les résidus de sel sur les routes. Aperçus souvent trop tard dans l’obscurité, ils se font heurter par des véhicules.
Que faire, si cela arrive malgré tout?
Même les automobilistes les plus vigilants peuvent avoir un accident. Selon la loi, en cas d’accident impliquant du gibier (cerf, chevreuil, sanglier, renard, blaireau, martre) ou des espèces animales protégées (lynx, loup, rapaces), il faut immédiatement informer la police et, pour des animaux domestiques, le propriétaire de l’animal (s’il est connu ou, par exemple si le collier permet de l’identifier). Toute personne qui omet de le faire s’expose à des sanctions!
1. S’arrêter et enclencher ses feux de détresse.
2. Sécuriser le périmètre de l’accident (triangle de panne). Si l’animal s’est enfui, marquer le lieu de l’accident.
3. Avertir la police en appelant le 117 – aussi bien pour un accident avec des animaux sauvages que domestiques (la police mobilise les spécialistes). Toute personne qui ne connaît pas la région devrait se repérer avec les lampadaires. Ces derniers sont munis de numéros d’identification, qui peuvent être utiles pour la police et le garde-chasse.
4. Tirer les animaux morts par les pattes arrière sur le bord de la route. Au préalable, prendre éventuellement des photos (surtout s’il s’agit d’animaux domestiques), chercher des témoins.
5. Ne jamais s’approcher d’un animal sauvage! Il est important de ne pas essayer d’aider soi-même un animal sauvage blessé. La proximité de l’homme l’angoisse et augmente le stress et la douleur; les blessures peuvent s’aggraver à la suite des tentatives de fuite ou de défense.
Cependant, les automobilistes responsables font aussi attention aux collisions avec des animaux plus petits tels que les hérissons, les corneilles et d’autres oiseaux ou les amphibiens et les reptiles. Si l’animal est encore en vie, il faut informer la police ou le garde-chasse pour soulager un animal grièvement blessé de ses souffrances. Mieux vaut faire un signalement de trop que ne pas en faire suffisamment! Les animaux grièvement blessés peuvent se réfugier n’importe où à l’abri, souffrir des jours entiers et mourir dans d’atroces douleurs. On ne peut les rechercher et abréger leurs souffrances que si les collisions sont signalées immédiatement. Il est important de pouvoir donner au garde-chasse des informations sur le déroulement de l’accident et indiquer la direction dans laquelle l’animal s’est enfui. Cela lui permet de pister l’animal blessé le plus rapidement possible avec le chien de sang.
Questions techniques liées aux assurances
Les dégâts matériels occasionnés sur les véhicules sont payés, dans la mesure où vous avez conclu une assurance casco partielle ou complète, où vous avez déclaré l’accident immédiatement à la police et où vous avez fait rédiger un procès-verbal. L’assurance responsabilité civile est valable pour le conducteur également en cas de collision avec un animal. L’automobiliste ou son assureur responsabilité civile doit donc assumer une partie de la responsabilité, même si aucune faute n’a été commise. Par exemple, si un chien se jette sous les roues, l’assurance du conducteur devra assumer les deux-tiers des frais occasionnés au propriétaire du chien. Cette part n’augmente que si on peut prouver un manque de vigilance du conducteur. Si l’animal ne survit pas à l’accident, le propriétaire peut exiger des dommages et intérêts pour tort moral. En cas de blessures légères, le conducteur paie souvent lui-même la part de l’assureur afin d’éviter une perte de bonus.
Les dégâts causés à la voiture lors de l’impact sont couverts par l’assurance casco partielle et sont inscrits comme sinistre «accident avec des animaux», qui comprend non seulement les animaux domestiques, mais aussi les animaux sauvages.
Si vous esquivez un animal, tout dommage (p. ex. causé par une collision avec un arbre ou une glissière de sécurité) n’est pas considéré comme un dommage dû au gibier et n’est couvert que si vous avez une assurance casco complète.
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Danger – Piège mortel: filet de protection contre les oiseaux et filet de vigne
Les filets mal choisis et mal installés représentent un danger mortel pour les oiseaux, les hérissons et les reptiles dans les vignobles et les vergers, mais aussi dans les jardins de particuliers. Ils s’emmêlent dans les mailles et meurent misérablement de soif, étouffent ou deviennent des proies faciles pour les prédateurs. La loi sur la protection des animaux tient les exploitants de vignobles pour responsables de la prévention des souffrances animales engendrées par des filets mal installés.
Recommandations pour l’utilisation de filets de protection contre les oiseaux:
- N’utiliser des filets que si cela est nécessaire et judicieux.
- Si un filet est nécessaire, privilégier les filets latéraux.
- Installer les filets ou les dispositifs de protection contre les oiseaux assez tôt au début de la véraison.
- Choisir des filets à fils souples et de couleurs claires et voyantes.
- Fixer correctement les filets de façon à ce qu’ils soient toujours tendus.
- Faire chevaucher les lés des filets et boucher les trous.
- Ne pas laisser traîner sur le sol des parties détachées de filets.
- Bien enrouler les restes de filets et les fixer au rang de vigne de façon à ce qu’aucun animal ne puisse se prendre dans les filets.
- Contrôler les filets régulièrement et consciencieusement et libérer les animaux pris au piège.
- Après la récolte, enlever aussitôt les filets.
Filets latéraux:
on trouve dans le commerce spécialisé différents filets à usage unique (filets à foin) et filets réutilisables. Des filets latéraux correctement montés sont sans danger pour les oiseaux et d’autres animaux. Il est recommandé d’utiliser des filets à fils souples, de couleurs claires et voyantes (bleu, vert), dont les mailles ne dépassent pas 30 à 40 mm de largeur. Les filets latéraux correctement installés constituent le danger le plus faible pour les animaux sauvages. Avec un maillage approprié, les raisins peuvent être également protégés contre les guêpes et les mouches du vinaigre.
Que faire en cas de filets mal posés et d’animaux emmêlés dans les filets?
Un nouveau formulaire d’annonce doit permettre de reconnaître les filets de vigne mal posés, de les signaler officiellement et, par la suite, de faire procéder à une amélioration rapide. Dans le cas d’animaux périssant dans les filets, ces informations sont importantes pour les poursuites pénales engagées par les organes cantonaux d’exécution.
Le formulaire d’annonce est disponible à l’adresse suivante: https://swisswine.ch/de/feststellungsformular-verhedderte-tiere-rebnetzen-nicht-korrekt-montierte-rebnetze. Si vous découvrez des animaux encore vivants dans les filets, il convient de les relâcher immédiatement. Si leur libération n’intervient pas au bout de 1 à 2 minutes, sortez les animaux après avoir découpé largement les filets et emmenez-les dans une station de soins (Protection Suisse des Animaux PSA pour obtenir des adresses).
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Gefahr – Des clôtures sûres pour les animaux de rente et la faune sauvage
Les animaux piégés dans les clôtures meurent dans d’atroces souffrances. La lutte pour la survie est souvent longue et infructueuse. Les clôtures et les filets de pacage laissés à l’abandon et non entretenus qui ne sont pas vérifiés quotidiennement sont particulièrement dangereux.
Chaque année, entre 3000 et 4500 animaux sauvages meurent dans d’atroces souffrances piégés dans les clôtures. Le nombre d’animaux blessés est probablement trois à quatre fois plus élevé. Le canton de Berne a enregistré à lui seul 105 chevreuils morts dans des clôtures en 2018. En dehors des chevreuils, les cerfs, les chamois, les renards, les lièvres, les mustélidés, les sangliers, les cygnes tuberculés et les milans royaux sont souvent victimes d’accidents. L’analyse de la problématique des systèmes de clôture a donné des résultats sans équivoque. Plus de 70% des animaux sont morts dans d’atroces souffrances pris dans des filets de pacage. Les treillis noués et les clôtures en cordon étaient moins problématiques, mais restaient respectivement responsables de 6,5% des décès.
Une bonne clôture…
- Est bien tendue, n’entoure que les surfaces nécessaires et est démontée dès qu’elle n’est plus en fonction.
- Constitue une limite visible et acceptée pour les animaux au pâturage (couleurs visibles aux yeux des animaux, rubans flottants/de signalisation).
- Tient les animaux sauvages «nuisibles» à distance des animaux de rente et des cultures.
- Est visible pour les animaux sauvages et peut être traversée – pour autant que cela soit possible et utile.
- Ne cause de blessures ni aux êtres humains ni aux animaux.
- Peut être facilement démontée après la période de pâture (clôture amovible).
Clôtures posant problème
Fil barbelé
Le fil barbelé est difficile à voir et reste très dangereux pour l’homme et l’animal en raison des piquants acérés dont il est pourvu. La faune sauvage et les animaux au pâturage peuvent se blesser en sautant par-dessus ou en passant par-dessous le fil barbelé, ou encore en se précipitant contre une telle barrière. Des animaux sauvages meurent fréquemment dans d’atroces souffrances à la suite des blessures infligées.
Solution:
Renoncer au fil de fer barbelé – il existe des alternatives pratiques, plus sûres et plus faciles à installer, par exemple une clôture en cordon solide et extensible.
Clôtures en treillis noué et autres treillis
Ces clôtures représentent des obstacles insurmontables pour la faune sauvage de grande taille. Pour cette raison, on les installe le long des autoroutes pour éviter des accidents avec les animaux. Selon la largeur des mailles, il y a, en outre, un risque que des animaux y restent piégés en voulant se faufiler.
Solution:
Renoncer autant que possible à ces clôtures. Dans tous les cas, ne les utiliser que dans des situations surveillées, p. ex. pour la protection de vergers ou de pâturages permanents à proximité de la ferme. À contrôler chaque jour!
Filets de pacage
Ce système de clôture agit comme un filet de pêche. Si des animaux au pâturage ou des animaux sauvages s’y retrouvent coincés, ils n’ont aucune chance de se dégager tout seuls.
Solution:
Renoncer dans la mesure du possible aux filets de pacage. Dans tous les cas, à n’utiliser que dans des situations surveillées et temporaires, p. ex. pour protéger le troupeau. À contrôler chaque jour! Les filets de pacage ne conviennent pas au pâturage permanent et doivent être démontés dès qu’ils ne sont plus utilisés, au plus tard dans le délai d’une semaine.
Clôtures recommandées:
Aucun système de clôture n’est totalement exempt de problèmes. Toute barrière constitue une limitation plus ou moins claire de l’habitat de la faune sauvage.
Clôture fixe en fil métallique:
électrification éventuelle ou avec un cordon électrifié supplémentaire; si électrifiée, puissance pas trop élevée adaptée à l’espèce animale.
Clôture (électrifiée) amovible à plusieurs cordons
(p. ex. SmartFence): bien adaptée si installée correctement; à démonter après la période de pacage.
Les revendications de la Protection Suisse des Animaux PSA sont claires: les clôtures doivent être vérifiées quotidiennement lors de la conduite au pâturage. Les clôtures qui ne sont plus utilisées ni entretenues doivent être retirées immédiatement. Le fil barbelé devrait être systématiquement banni.
Toute personne qui pose des clôtures est responsable de leur fonctionnement et de leur état. Lors de la construction et de l’entretien des clôtures, les agriculteurs et les détenteurs d’animaux responsables font attention aussi bien à leurs animaux de rente qu’aux animaux sauvages. De même que les agriculteurs et les détenteurs d’animaux responsables se renseignent sur les différentes possibilités, sur les types de clôtures adaptés en fonction de l’espèce animale et de la situation ainsi que sur les dangers que peuvent présenter les différents systèmes de clôture.
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Que faire des animaux sauvages blessés ou malades?
Chaque année, de nombreux amis des animaux remettent des milliers d’animaux jeunes, blessés ou malades aux stations d’accueil pour animaux sauvages, afin de prendre soin d’eux. Toutefois, des animaux sauvages en apparence souffrants n’ont pas toujours besoin de l’intervention des êtres humains. Parfois, un soi-disant «sauvetage» fait plus de mal que de bien! Vous trouverez ici des conseils pour évaluer objectivement les situations fréquentes et pour agir utilement pour le bien de l’animal.
Aider les animaux sauvages – quand et pourquoi?
Alors que certaines personnes aimeraient plutôt laisser libre cours à la nature et renoncer par principe à aider les animaux sauvages malades ou affamés, car elles y voient une atteinte à la «sélection naturelle», d’autres protègent les animaux et perçoivent le secours aux autres êtres vivants comme une obligation éthique. Malheureusement, la plupart des gens sont très subjectifs en ce qui concerne les animaux auxquels ils aimeraient prêter secours, privilégiant les animaux domestiques plutôt que les sauvages, les mammifères et les oiseaux plutôt que les amphibiens ou les poissons, et les espèces protégées plutôt que celles présumées nuisibles…!
Aide du point de vue du bien-être animal
Du point de vue de la protection des animaux, le secours est opportun et raisonnable s’il correspond au moins à l’une des situations exposées ci-dessous:
- Si l’être humain et ses activités sont la raison de la souffrance non souhaitée et évitable de l’animal (p.ex. un accident de la route, un animal piégé dans une clôture, un oiseau qui se heurte à une vitre);
- Si l’animal a une chance réaliste de survivre, c’est-à-dire s’il peut être soigné et relâché;
- Si l’animal peut être soulagé de sa souffrance le plus rapidement possible et de façon humaine.
Bon à savoir:
- Même en cas d’assistance aux animaux, il faut éviter le plus possible de générer d’éventuelles souffrances supplémentaires (opérations, captivité, handicaps permanents), de susciter de l’anxiété (par la capture) ou de provoquer d’autres dommages (tels que la détention non conforme à l’espèce) à moins que l’objet de l’assistance ne puisse les justifier.
- Fondamentalement, les animaux sauvages ne peuvent pas être capturés ni détenus en captivité sans autorisation. Exception faite, bien entendu, de la brève assistance en cas d’urgence!
- Fondamentalement, les vertébrés ne peuvent pas être tués par des non-professionnels, car ces derniers ne peuvent pas garantir une mort sans souffrances.
- Toute personne qui capture et détient des animaux sauvages sans autorisation, y compris dans l’intention de les secourir, est passible de poursuites.
- Les centres de soins reconnus (stations de soins pour hérissons, pour oiseaux, clinique vétérinaire, etc.) disposent d’une autorisation d’accueillir des animaux sauvages pour les soigner.
Avez-vous trouvé un animal sauvage malade ou blessé?
Du point de vue de la protection des animaux, il faudrait en informer immédiatement le garde-chasse (en appelant la police au 117 ou l’administration communale), bien qu’il n’y ait pas d’obligation légale de signalement.
Cas fréquents:
Hérissons
les hérissons sont retrouvés principalement à la fin de l’automne, lorsqu’ils n’ont pas de réserves de graisse suffisantes pour hiberner, ou au début du printemps, lorsqu’ils se réveillent affaiblis et sous-alimentés. Les hérissons malades (parasites, troubles pulmonaires) sont également assez fréquents. Les nichées restées orphelines ont aussi besoin d’aide.
- Quand et comment agir? Les hérissons qui hibernent d’un poids inférieur à 300 g, infestés de parasites ou malades (toux, maigreur), les animaux blessés et les nichées restées orphelines ont besoin de secours. Soulever les animaux en enfilant des gants et les installer dans des caisses en carton rembourrées.
- Qui prévenir? La station de soins pour hérissons la plus proche. Informer également le garde-chasse.
Oisillons
es oisillons qui semblent se trouver sans défense au sol ou sur une branche n’ont pas tous besoin d’être secourus! Nombre d’entre eux ont simplement quitté le nid devenu trop étroit pour leur taille («jeunes à l’envol») et continuent à être nourris par les parents. En particulier, les jeunes chouettes et les jeunes oiseaux rapaces ont rarement besoin de secours! Il suffit généralement de mettre l’oisillon à l’abri des dangers (trafic, chats) en le posant sur une branche ou sur une clôture.
- Quand et comment agir? Lorsqu’il s’agit d’oisillons capturés par un chat ou dont il est avéré que les parents sont morts (ou s’ils n’apparaissent pas après plus d’une heure); lorsqu’il s’agit d’oisillons blessés ou en hypothermie; en ville et sur la route, lorsqu’on trouve des canetons, de jeunes harles, de jeunes cygnes; également les jeunes martinets et les hirondelles qui se trouvent au sol ou qui sont enfermés dans des greniers. Transporter les oiseaux dans des caisses en carton rembourrées. Ne pas nourrir les oiseaux jusqu’à la remise: de la nourriture non appropriée empire la situation! On peut donner de l’eau.
- Qui prévenir? Avertir la station de soins pour oiseaux ou animaux sauvages la plus proche; informer également le garde-chasse.
Oiseaux blessés et affaiblis:
les baies vitrées, les lignes électriques et les chats blessent parfois grièvement les oiseaux à la tête, aux ailes, aux parties molles ou aux pattes. De même, des maladies, la faim ou des empoisonnements à la grenaille de plomb affaiblissent les oiseaux et les mettent dans des situations critiques.
- Quand et comment agir? Les oiseaux qui ne peuvent plus voler, qui semblent apathiques, qui n’essaient pas de prendre la fuite quand on s’en approche ou qui font des tentatives de fuite infructueuses, ceux qui ont été blessés par des chats, qui se trouvent au sol après une collision avec une baie vitrée ou qui ont une aile ou une patte fracturée sont toujours dans une situation d’urgence. Ne pas soulever l’oiseau et ne pas le jeter en l’air! Si un oiseau ne s’envole pas de lui-même lorsqu’il est posé sur la paume de la main, c’est qu’il n’est plus en mesure de survivre sans aide.
- Rester calme au moment de la capture, pousser si possible l’oiseau dans une niche ou contre un mur, éviter les mouvements brusques et toucher l’animal avec précaution! Lors de la capture de grands oiseaux qui se défendent (rapaces, hérons, cygnes), enfiler des gants et prendre garde aux yeux, jeter une couverture ou une veste sur l’animal ou utiliser un filet. Transporter dans des caisses en carton avec des trous pour respirer.
- Les oiseaux qui se sont heurtés à une baie vitrée devraient être posés avec précaution dans une caisse en carton placée dans un endroit protégé et sombre (éviter l’exposition directe au soleil et les endroits très froids), pour autant que l’animal ne présente pas de blessures évidentes (fractures, blessures à la tête) et qu’il ne nécessite pas de secours immédiats. Si l’oiseau ne se remet pas après une ou deux heures et n’essaie toujours pas de s’envoler de lui-même, ou s’il maintient toujours la tête penchée, il faut l’emmener dans une station de soins.
- Qui prévenir? Lorsqu’il s’agit de rapaces, de chouettes, de gallinacés, de canards, d’oies ou de cygnes blessés, il faut tout d’abord prendre contact avec le garde-chasse. Pour les petits oiseaux, contacter la station d’accueil pour oiseaux la plus proche.
Chauves-souris:
on trouve occasionnellement des chauves-souris affaiblies ou apportées encore vivantes par le chat dans la maison. Certaines se retrouvent prises dans les rideaux ou restent accrochées à des attrape-mouches. Les chauves-souris qui sont actives pendant la journée sont souvent malades.
- Quand et comment agir? Les chauves-souris attrapées par des chats sont généralement blessées, même si cela n’est pas visible extérieurement. Ces animaux devraient être emmenés au plus vite à une station de soins ou chez le vétérinaire. Lien: www.fledermausschutz.ch. Les chauves-souris qui s’égarent dans l’appartement trouvent généralement une issue si on laisse une fenêtre grande ouverte la nuit, si on éteint les lumières et si on ferme les portes. Libérer les animaux piégés en découpant largement le tissu à l’aide de ciseaux et les emmener à une station de soins. Sortir de l’eau les chauves-souris qui tombent dans une fontaine ou dans un bassin, les envelopper dans un tissu et les mettre au chaud. Si elles ne s’envolent pas spontanément le soir malgré les secours (fixer la caisse en carton en position élevée, y poser un bout de bois pour aider l’animal à grimper et à s’envoler), l’emmener dans une station de soins.
- Qui prévenir? Stiftung Fledermausschutz Schweiz. Par mesure de précaution, informer également le ou la garde-chasse. Station d’accueil pour oiseaux; mais ici aussi, il est conseillé d’informer le ou la garde-chasse.
Renardeaux et jeunes fouines:
comme les fouines et les renards vivent dans nos villes, car ce sont des animaux extrêmement liés à l’homme et à ses activités, il n’est pas rare de voir leurs petits dans les jardins, les granges ou les greniers. Avant d’agir, il faut s’assurer que ces jeunes animaux ont besoin d’aide. Vers l’âge de trois mois, ils quittent spontanément le nid et font leurs premières escapades. On ne voit pas toujours la mère à ce moment-là qui est occupée à leur chercher de la nourriture.
- Quand et comment agir? Lorsqu’un jeune se trouvant à l’extérieur du nid ou d’un terrier apparaît visiblement sans défense (yeux fermés et/ou rampant sur le ventre, démarche incertaine, gémissements) et que la mère n’apparaît pas durant plus d’une heure; ou si un jeune est blessé, malade (nez bouché, yeux larmoyants, salissures autour de l’anus) ou en état d’hypothermie (tremblements, le corps étant clairement plus froid que la main au toucher).
- Qui prévenir? Le ou la garde-chasse qui prendra contact avec la station d’accueil d’animaux sauvages la plus proche (www.wildstation.ch). Les jeunes animaux y sont généralement recueillis et soignés.
Écureuils, loirs:
les jeunes des espèces nidicoles comme les écureuils et les loirs tombent parfois du nid et sont retrouvés par des promeneurs ou des propriétaires de jardins. Parfois, leur mère les retrouve et les ramène au nid; mais la plupart du temps, ces jeunes animaux sont perdus. C’est pourquoi en général, ils ont besoin d’aide.
- Quand et comment agir? Quand il s’agit de nidicoles que l’on trouve à l’extérieur du nid et d’animaux blessés ou en hypothermie. Les envelopper avec précaution dans un tissu, les poser dans une boîte en carton et faire rapidement appel à un professionnel.
- Qui prévenir? Le ou la garde-chasse qui fera le nécessaire afin que l’animal soit remis à la station d’accueil la plus proche (www.wildstation.ch). Les jeunes animaux guéris peuvent généralement être relâchés sans problème.
Reptiles et amphibiens
de nombreux crapauds, serpents et orvets sont écrasés sur la route ou mutilés par des tondeuses à gazon ou des chats. Il n’existe pas de stations de soins spécialisées pour les amphibiens et les reptiles blessés. Peu de vétérinaires sont en mesure d’intervenir sur le plan médical.
- Quand et comment agir? En raison du manque de possibilités de soins et de la difficulté de tuer ces animaux correctement, les reptiles et les amphibiens devraient être laissés tranquilles. Si les blessures sont légères, p.ex. la queue ou des doigts sectionnés, (blessures qui pour les humains, semblent parfois plus dramatique qu’elles ne le sont en réalité), les reptiles et les amphibiens peuvent compter sur des facultés de guérison spontanée surprenantes. Si on trouve un animal gravement blessé, il faudrait au moins prévenir le garde-chasse ou la section locale d’info fauna (https://infofauna.ch/fr) – ils connaissent peut-être des personnes spécialisées en reptiles et en amphibiens dans la région, qui pourraient s’occuper de l’animal.
- Qui prévenir? Faire un signalement à la police n’a de sens que si des douzaines de grenouilles ou de crapauds ont été écrasés sur un même tronçon routier. Ce dernier peut être signalisé et, l’année suivante, on pourra y installer une barrière à amphibiens.
Qui assume les coûts?
Toute personne qui remet un animal sauvage malade ou blessé à un vétérinaire ou à une station de soins devient par principe leur mandant et est tenue d’assumer les coûts. Si cette personne ne le souhaite pas, elle doit le préciser clairement au moment où elle remet l’animal. Dans ces cas-là, les stations de soins prendront quand même en charge les soins de l’animal qu’elles peuvent en général financer par des dons. La situation est différente pour les vétérinaires qui peuvent refuser de soigner un animal blessé, puisqu’il n’y a pas d’obligation légale de secourir.
Cependant, si le ou la vétérinaire est membre de la Société des Vétérinaires Suisses, les statuts de cette société l’obligent à prêter les premiers secours à l’animal. Toutefois, cela ne comprend pas les opérations coûteuses ni les séjours de longue durée au cabinet.
En conclusion
Il faut renoncer aux mesures telles que capturer des animaux sauvages blessés ou malades et les soigner chez soi, même si cela part d’une bonne intention, ainsi que tuer un animal sauvage en croyant le «délivrer» ou l’emmener chez le vétérinaire sans avoir préalablement averti le garde-chasse. Le garde-chasse et la police doivent toujours être avertis, de même que les stations d’accueil spécialistes de l’espèce animale concernée. L’animal devra être soigné par des personnes compétentes. En cas de doute, appelez la police ou l’association locale de protection des animaux. Ces dernières vous mettront rapidement en contact avec les centres compétents et/ou se chargeront de mettre en route les premières mesures.
Liens
Stiftung Fledermausschutz Schweiz, Zoo Zürich
Zürichbergstrasse 221
8044 Zürich,
Numéro d’urgence: 079 330 60 60
www.fledermausschutz.ch
Stiftung Wildstation Landshut
Stiftung Wildstation Landshut
Schloss Strasse 21
3427 Utzenstorf
Tierspital der Universität Zürich, Klinik für Zoo-, Heim- und Wildtiere
Winterthurerstrasse 260
8057 Zürich
Numéro d’urgence 044 635 81 11
www.tierspital.uzh.ch
Vous avez des questions ?
Service de la faune
Dr. Samuel Furrer, zoologue, responsable des services spécialisés